mercredi 14 avril 2010

la main du boulanger


cette pièce est encore fraiche et en cours de réalisation .
Rien de tel chez le boulanger, rien de repoussant, rien qui rappelle les nuits blanches ou la poussière de farine qui pénètre jusque dans les poumons. Je voulais que sa main symbolise toute la noblesse du travail, voilà pourquoi j’ai souligné les étapes de la transformation en pain : en haut de la manche, pour mieux marquer le fait que c’est un don de Dieu, on trouve les épis de blé, puis, en dessous, les grains eux-mêmes après le battage au fléau, puis d’autres céréales, puis la farine après le travail du meunier. Tout cela est placé dans la manche du sarrau écru, comme en portent les boulangers, et vient alimenter la main, qui vit, bat, pulse au rythme de cette « nourriture ». Elle semble comme un trait d’union entre la matière première, qui entre par le haut, et le produit transformé, la pâte, qui paraît presque sortir des doigts. J’ai voulu mouler la main en train de pétrir, pour mieux montrer la vie qu’elle enfante, puisqu’on dit que le pain c’est la vie. Les doigts, blancs comme la farine est pure, s’enfoncent alors dans la boule de levain, et le tout repose sur une tablette blanchie, symbole du pétrin, de la planche qui servira à découper le pain, mais aussi du bois, élément naturel comme l’origine du pain. La sculpture se lit sagittalement, de haut en bas, mais aussi cycliquement, puisqu’on part de la nature (le blé) pour revenir à la nature (le bois). La main n’est alors plus qu’un relais.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire