mercredi 14 avril 2010

Les mains du garagiste







J’ai représenté les mains de Gilles, garagiste de Saint-Chaptes, comme si elles étaient prises sur le vif, comme un arrêt sur image. Elles sont agrippées autour d’une pompe à eau, en rotation, et un moulage particulier m’a permis de bien rendre l’effort du dévissage de la pompe. J’ai bien sûr utilisé une véritable pièce automobile, trouvée dans les poubelles du garagiste, suffisamment rouillée pour me permettre de rendre le réalisme du travail. Je ne voulais pas un moulage idéalisant, mais au contraire une reproduction terre-à-terre de l’ambiance d’un garage automobile. Je voulais qu’en regardant la main, on sente l’huile de vidange, la limaille de fer, le froid de l’acier, qu’on entende le grincement des outils et du métal. Voilà pourquoi j’ai choisi de souligner le mimétisme entre la pièce et la main : les doigts sont eux-mêmes rouillés, les plis des articulations huileux, les ongles remplis de crasse. Les mains semblent presque une pièce mécanique, comme si l’ouvrier devenait ce qu’il travaille et se fondait dans ce qu’il usine. Elles ont perdu leur humanité et sont colossalement abîmées.

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